Bordeaux : La basilique Saint-Seurin fondée au VIème siècle
A Bordeaux, comme partout en France, une basilique est une église qui a été distinguée par le Pape à cause du nombre de fidèles venant en pèlerinage, pour honorer des reliques d’un saint particulièrement populaire, par exemple. La basilique Saint-Seurin en est un exemple.
Histoire d’une basilique
Fondée au VIème siècle, elle fait partie du chemin du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, ce qui lui a valu d’être classée au Patrimoine Mondial de L’Unesco en 1998. Elle est située à proximité de Saint Etienne, la principale cathédrale de Bordeaux, place des Martyrs de la Résistance. Autrefois, elle jouxtait également un cimetière, où les archéologues ont retrouvé des sarcophages mérovingiens en marbre. Ces sépultures sont visibles dans un musée proche. L’église Saint-Seurin porte le nom d’un des saints fondateurs de Bordeaux, un évêque qui serait venu des provinces d’orient au quatrième siècle, Severinus. Après quelques déformation, Severinus est devenu Severus, puis Seurin.
La basilique fut d’abord une collégiale, dont on peut encore admirer la crypte. Constamment réaménagée et agrandie, surtout à partir de l’an mil, elle a pris sa forme définitive au XIIIème siècle. Cet âge vénérable en fait une des plus anciennes églises de Bordeaux, voire de la région. Une légende raconte même que l’empereur Charlemagne y aurait déposé, retour d’Espagne, le cor brisé de son neveu, le fameux oliphant de Roland le Preux.
Par deux fois, les voûtes de Saint Seurin se sont effondrées, en 1566 et en 1698. A chaque fois, elles ont été rebâties et renforcées par les architectes, qui ont consolidé les piliers de soutènement.
Architecture et basilique
Les nombreux remaniements et ajouts de l’édifice explique qu’on y retrouve des éléments gothiques, mais la basilique Saint-Seurin est essentiellement de style roman. Un tympan remarquable, qui surmonte le portail sud, décrit avec de nombreux détails un jugement dernier et une résurrection. A droite et à gauche, deux tympans plus petits décrivent les Saintes Femmes au tombeau du Christ d’une part, et d’autre part la rencontre de saint Seurin et de son prédécesseur à l’évêché. De nombreuses statues d’époques diverses, portant encore pour certaines des traces de polychromie, sont visibles dans des niches sobres. Elles représentent les douze apôtres, et des figures métaphoriques de l’Église et de la Synagogue. Les vitraux de la nef sont splendides, ils ont été réalisés dans les années 1850 par un maître verrier nommé Joseph Villiet, et représentent divers épisodes légendaires de l’histoire de la basilique.
L’église renferme encore des trésors de mobilier médiéval, en particulier une chaire épiscopale datant des années 1400. Cette pièce unique est une sorte de trône de pierre finement sculpté, avec accoudoirs et dais et dossier, qui servait à l’intronisation de chaque nouvel archevêque de Bordeaux, lorsqu’il prêtait serment sur les reliques de Saint Seurin.
Du fait de son ancienneté et de sa situation particulière dans Bordeaux, la basilique Saint Seurin est un des monuments les plus marquants et remarquables de cette ville. C’est un lieu de culte encore très fréquenté, à visiter pour la richesse de son architecture et de son mobilier.
Saint-Seurin est une très belle basilique. Merci pour tous ces renseignements.